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Mythes et mythologies politiquesMythes et mythologies politiques est un ouvrage de lhistorien franais Raoul Girardet paru en 1986.Sommairemasquer 1 Mthodologie 2 Les quatre mythes tudis o 2.1 La conspirationo 2.2 Le sauveuro 2.3 Lge doro 2.4 Lunit 3 Voir aussiMthodologiemodifierLes travaux concernant lhistoire des ides politiques se consacrent presque exclusivement aux systmes de penses rationnels (par exemple Montesquieu, Marx). Par cette tude, Raoul Girardet a souhait restaurer la place occupe par limaginaire dans lhistoire des ides politiques, car lui seul explique parfois la puissante attirance quont exerce les systmes rationnels. Cependant ce travail nest pas all sans difficults. Il fallait dabord dfinir le mythe la fois explication, fabulation, facteur de mobilisation, mais aussi mode particulier de discours, semblable au rve puis une mthode de travail. Enfin, il fallait tenir compte des risques dune telle entreprise, notamment le risque de simplification: en soulignant les analogies structurelles, on peut en arriver effacer toutes les diffrences qui distinguent les idologies.Cependant, une fois ces difficults et ces risques pris en compte, ltude peut tre mene, et Girardet lorganise autour de quatre thmes la conspiration同謀，緘默, le sauveur, lge dor, lunit qui sont, au fond, quatre exemples tendant dmontrer limportance fondamentale de limaginaire, du mythe, dans lvolution des ides politiques et de la socit.Ces quatre dmonstrations tendent aussi expliquer, de manire gnrale, comment naissent les mythes politiques. Ceux-ci apparaissent dans les priodes critiques, dans les moments de crise didentit, de malaise li aux mutations de la socit et du mode de vie. La naissance du mythe peut donc tre interprte ainsi comme le signe dun drglement不規(guī)則，失調(diào)，失常 de la socit: en effet, en temps normal, les crmonies et autres ftes collectives suffisent satisfaire limaginaire. Cest lorsque les tensions internes內(nèi)心的 croissent que le mythe devient ncessaire, limaginaire ragissant contre des changements et un dsenchantement 醒悟，幻想破滅(au sens wberien) quil ressent comme une agression.Les quatre mythes tudismodifierDans son introduction, R. Girardet dfinit sa mthode de travail, qui consiste dabord dfinir les contours de la constellation 星座mythologique, puis en dgager les structures fondamentales, avant davancer des explications et des interprtations. Il prsente dans louvrage quatre mythes politiques.La conspirationmodifierLe sauveurmodifierPour esquisser概述 les limites de ce mythe, Girardet prend deux exemples, lun rel et lautre imaginaire. Le premier est celui dAntoine Pinay, hros de la normalit正常, attach tout un ensemble de valeurs sociales, et appel pour rtablir la stabilit. Le second est Tte dor de Claudel, hros de lexception, qui refuse au contraire les normes et les valeurs sociales, et amne le bouleversement et la gloire avant de chuter. Malgr leurs diffrences, il sagit l de deux sauveurs dans lesquels sincarne un destin collectif.La constellation du sauveur se structure cette fois autour de quatre types. On trouve dabord le modle de Cincinnatus, cest-dire celui du vieil homme expriment有經(jīng)驗(yàn)的，老練的, qui, aprs avoir autrefois rendu service la nation, sest retir, et quon rappelle pour faire face un nouveau danger. Cest un appel du prsent au pass, mu par un dsir de permanence et de protection. Philippe Ptain, par exemple, correspond ce modle. On trouve ensuite le modle dAlexandre le Grand, dont la lgitimit est ancre dans le prsent immdiat, et qui connat le temps dun clair une gloire tincelante avant dtre foudroy. Ce modle sincarne en Napolon, et lon y retrouve aussi Tte dor. Le troisime type est celui de Solon, cest-dire du pre fondateur, dont la sagesse fait la lgitimit. Le dernier type est celui de Mose, le prophte, le guide, tel Napolon prophtisant la libration des peuples Sainte-Hlne, ou De Gaule en 58.Si ces quatre modles forment des types distincts, ils permettent aussi de relever des permanences, des structures parallles. Ainsi le processus dhrosation se dcoupe-t-il toujours en trois phases: lappel, lavnement, puis les relectures postrieures de laction du sauveur. De mme, on peut dgager des constantes dans limagerie. Pour reprsenter le sauveur, on choisit des images faisant appel la lumire et / ou la verticalit垂直: chne, phare, flambeau, etc. Le thme majeur est donc celui du guide et du protecteur auquel on sidentifie, notamment par lintermdiaire du Verbe.Les facteurs explicatifs qui justifient le passage de la ralit au mythe sont nombreux. Ce qui cre le mythe, cest dabord le besoin dun rvlateur idologique: le hros se trouve charg dun certain nombre de valeurs qui lui donnent un poids nouveau, excdant son poids rel. Pour quil y ait mutation de la ralit au mythe, il faut aussi que le sauveur soit conforme aux modles dautorit du pays dans lequel il intervient: ainsi Ptain avait-il lautorit morale dun instituteur, et les grades dun militaire. Lapparition du sauveur est donc conditionne par les attentes historiques et sociales dune socit donne. Mais surtout, la cration du mythe correspond une crise de lgitimit (lorsque la lgitimit des institutions en place nest plus vidente), qui se mue en crise didentit (intriorisation du collectif par lindividu). Sur le plan collectif, lidentit sociale se recompose par ladhsion quelque chose ou quelquun dans le cas du sauveur de neuf, tandis que, sur le plan individuel, la reconqute de soi ne seffectue que dans la soumission autrui, un nouveau pre. L encore, la cration du mythe intervient pour rpondre une crise et une angoisse de la socit et de lindividu.Lge dormodifierLe mythe de lge dor se dfinit par tout un ensemble dimages un peu nostalgiques. Ce sont les temps davant, les bons vieux temps vcus ou historiques (la Grce antique par exemple), qui sopposent une dchance caractristique du temps prsent. Cet attachement aux temps anciens se caractrise par le souci de conserver des traces de ces poques (collections, retour cyclique des modes).Le premier lment structurant du mythe de lge dor est lattention porte la puret des origines. Pour ce qui est des courants de pense, on cherche retrouver lesprit des pres fondateurs (premier socialisme, etc.). Pour ce qui est de la socit elle-mme cest ltat de nature qui est recherch, tat de nature limage dun den avant la faute, lorsque ni maladies ni travaux ne venaient entacher la vie de lhomme. Il y a donc une sorte de culte de linnocence, du primitif, du naturel, auquel sajoute le rejet de la culture, considre comme une dgnrescence身心衰退，道德頹敗，墮落, ide entretenue, entre autres, par Rousseau. Le second point de convergence est le culte port aux grandes poques du pass, telles lAntiquit ou la priode mdivale, considres comme des modles la fois sociaux et politiques. Enfin, le dernier lment structurant semble tre lattachement li, cette fois, non une poque, mais un modle social qui est le modle rural: la ville corruptrice, sale, dltre有害的，有毒的, empoisonne par largent, sopposent les valeurs de la terre (imagerie et thme repris par Ptain), solide et authentique. Il y a l une condamnation de la civilisation et du profit que lon retrouve chez des hommes aussi divers que Rousseau, Proudhon, Drumont, ce qui dmontre la puissance unificatrice de ce mythe.Parmi les facteurs explicatifs, on trouve cette fois encore linstrumentalisation politique, plus ou moins consciente. Lattachement certains lments du pass dtermine une vision correspondante du prsent et de lavenir. Ainsi, la mise en valeur du Moyen ge, au dbut du XIXesicle, nest-elle pas sans rapport avec la Restauration. Cependant, comme toujours, les facteurs politico-historiques ne suffisent pas expliquer la transformation dune ralit en mythe. Cest dans le malaise ressenti face la socit moderne quil faut chercher lorigine de la mythologie de lge dor. Lavnement dune nouvelle socit a occasionn une perte de repres標(biāo)記，里程碑: les noyaux de solidarits communautaires, clos sur eux-mmes, qui caractrisaient la socit rurale, ont t briss (regret des ftes de village unificatrices). La crainte lie la perte de ces refuges, ajoute aux nostalgies individuelles (souhait du retour lenfance), vient nourrir le mythe de lge dor, chaque fois que les acclrations du progrs viennent menacer les quilibres anciens.LunitmodifierLe mythe de lunit se dfinit par opposition au thme de la pluralit. Le premier pose, comme condition sine qua non du bonheur, lunit et la communaut, lesquelles sincarnent dans les banquets, les ftes collectives, et aussi des exprimentations sociales comme les phalanstres烏托邦式社會. Pour les dfenseurs de la pluralit (Benjamin Constant, entre autres), cest la libert individuelle qui prime toutes les autres valeurs. Cest donc dans cette opposition que sest construite la nbuleuse模糊的一團(tuán) mythologique de lunit.Le mythe de lunit se structure autour des objectifs que ses dfenseurs semblent stre fixs. Le premier de ces objectifs semble tre la reconstitution重新統(tǒng)一 des fondements moraux et religieux de la politique, qui passe par une runification du temporel et du spirituel, ncessaire pour ressouder使再結(jié)合 la socit. Cette unification a des issues fort diffrentes, selon quelle est orchestre組織，煽動，操縱活動等 au bnfice du politique (cest la socit civile de Rousseau) ou du thologique (selon les thories de Joseph de Maistre). Mais ce qui prime, par-del cette diffrence de rsultat, cest la finalit commune, et les volonts similaires dunit. La mystique de lunit sorganise galement autour du thme de la patrie. Il sagit alors pour ses partisans de montrer que lunit est prexistante lunification effective du pays et la Rvolution franaise, qui en est linstigatrice relle , et quelle doit tre dfendue cote que cote, ce qui explique limportance que revt la frontire dans limaginaire politique collectif.L encore, le mythe rpond un malaise socital, fort proche de celui qui motive le mythe de lge dor. On retrouve la crainte dune rupture du tissu social, provoqu par la spcialisation de chacun (sparation du clerc et du savant), la peur dun affrontement entre des valeurs autrefois unies. Ce sont les effets dltres de la socit moderne, de lindividualisme et du progrs qui sont une fois de plus mis en cause. Mais il y a dans le mythe de lunit une charge supplmentaire de religiosit, une identification Dieu, qui est Un.Voir aussimodifierSujet : Quel est le rle du mythe en politique ? mythe : Rcit allgorique et fictif permettant dexposer une doctrine. politique : 1) comme adjectif, qui a rapport aux affaires publiques, ltat. 2) Comme nom au fminin: science ou art de diriger les affaires publiques, de gouverner un tat. 3) Comme nom masculin, personne qui gouverne.Il ny a apparemment aucun rapport entre les mythes, rcits fictionnels qui dcrivent lorigine dun tat de chose, comme le mythe de la Gense par exemple qui raconte lorigine du monde, et la politique, activit consistant gouverner une communaut humaine. En effet, la politique porte sur le rel, non sur le fictionnel, et cest une technique qui semble demander un certain nombre de connaissances sur le peuple gouverner et les manires dy arriver et non des discours mtaphoriques comme les mythes. Mais si les mythes ne peuvent apparemment que peu servir pour faire de la politique, ils peuvent peut-tre avoir une certaine capacit pour dcrire cette activit. La quatrime fable du Livre III de louvrage de La Fontaine, intitule Les Grenouilles qui demandent un roi, fait ainsi le rcit dune assemble de Grenouille qui rclame un autre Roi que le doux Soliveau que leur a donn Jupiter et se retrouve tre gouverne par une Grue qui les dvore. Ce rcit est certes mtaphorique mais vise dcrire les dangers du gouvernement politique et mettre en balance deux dfauts: la trop grande clmence dune part et la tyrannie de lautre. Le mythe semble donc bien avoir ici un rle en politique, mais un rle purement thorique: il symbolise et rend comprhensible cette activit complexe quest la politique. Nanmoins, le mythe peut aussi avoir un rle pratique: la communaut humaine que lactivit politique a charge de gouverner peut ltre par des mythes. La premire pice du livre VIII des Fables, adresse lambassadeur franais en Angleterre et intitule le pouvoir des fables, raconte ainsi comment un orateur sut se faire couter du peuple dAthnes en lui racontant une histoire et en la laissant en suspens. La communaut politique ne se rglant pas toujours sur la raison, il faudrait ainsi pour la gouverner savoir faire appel ses passions et affections, et donc des mythes religieux ou non. Grce eux on pourrait faire respecter des ordres ou des lois que lon narriverait pas faire admettre par la raison. Mais alors, ne risque-t-on pas de lgitimer la manipulation操作者，手段 des peuples par leurs dirigeants? Ne leur dnie-t-on pas le droit et la lgitimit se gouverner eux-mmes si on ne peut sadresser eux que par des mythes et non par un discours rationnel quils seraient capable de discuter? Le problme rsoudre ici est donc de savoir quelle est la valeur du mythe dans les affaires publiques dune socit: est-il uniquement descriptif ou est-il un outil pratique de cette activit? De cette question dpend la rponse une autre: dans quelle mesure peut-on lgitimer lemploi dun discours non rationnel en politique?En philosophie, il nest pas rare demployer le terme de cit la place du mot Etat. Cette pratique renvoie la Grce antique, laquelle tait compose de grandes cits, dont Sparte et Athnes.Le terme dhistoire dsigne deux ralits diffrentes: 1) la science qui tudie le pass de lhumanit et qui relate et interprte les faits. 2) les vnements, les actes, les faits du pass, cad la mmoire des hommes.Qui remonte lorigine, qui existe depuis toujours.Descartes appelle passions toutes les affections de lme rsultant de laction du corps sur celle-ci.Du grec teckn, art, mtier. Procds de travail ou de production qui supposent un savoir-faire. La technique dsigne aussi les applications de la science proprement dite.Qualit ou signification dune chose abstraite (le vrai, le bien). Cest partir de Nietzsche que la notion de valeur a t introduite dans la philosophie. Nietzsche a critiqu de faon radicale les valeurs chrtienne, trouvant lorigine de toute valeur chez lhomme.Rcit allgorique et fictif permettant dexposer une doctrine.Voie de recours de second degr permettant la rformation ou la confirmation dune dcision prise en premire instance. Quest-ce quun mythe politique? Mythes et mythologies politiques de Raoul Girardet I. Biographie de Raoul Girardet et prsentation de son livre A. BiographieB. Prsentation du livre - mythes et mythologies politiquesII. Etude des 4 grands mythes A. La conspirationB. Le sauveurC. Lage dorD. LunitRsum de lexposDfinition dun mythe :Dans un sens mlioratif褒義詞, le mythe est un rcit lgendaire transmis par la tradition, qui, travers les exploits dtres fabuleux (hros, divinits ), fournit une tentative dexplication des phnomnes naturels et humains (naissance du monde, de lhomme, des institutions ; acquisition des techniques). La fonction la fois symbolique et explicative des mythes anciens (mythes dOrphe, ddipe, de Promthe) a fait que le mot dsigne aussi les grandes figures (Don Juan, Don Quichotte, Napolon) dans lesquelles une nation ou une socit reconnat ses valeurs fondamentales, ses questionnements, ou identifie les grands moments de son histoire. Dans un sens pjoratif含貶義的, un mythe est une construction de lesprit qui ne repose sur rien de rel ou encore une vision dforme de la ralit.Pour les anthropologues et les historiens, le mythe doit tre conu comme un rcit, rcit qui se rfre au pass ( en ce temps l , il tait une fois ), mais qui conserve dans le prsent une valeur minemment explicative dans la mesure o il claire et justifie certaines pripties du destin de lhomme ou certaines formes dorganisation sociale.Rflexion Le complotisme, un mythe politique moderne Extrait de Le retour de la thorie du complot. Entretien avec le politologue Pierre-Andr Taguieff , propos recueillis par Samuel Blumenfeld, Le Monde 2, n 90, supplment du 5 novembre 2005. La culture de masse aujourdhui Da Vinci Code, thriller sotrique秘傳的，難懂的，奧秘的 de Dan Brown, la srie tlvise X-Files, de nombreux films fantastiques et des jeux vido prsenterait, selon vous, des caractres, comme celui du complot international, qui taient lapanage de屬.固有屬性lextrme droite jusque dans les annes 1970. La thorie du complot, juif, mondial ou capitaliste est aujourdhui de plus en plus populaire. Comment expliquez-vous sa rsurgence ? La formule thorie du complot est trompeuse : le complotisme ou conspirationnisme est lun des grands mythes politiques modernes. Son message central est que lhistoire universelle sexplique par laction des socits secrtes, et que la politique mondiale est secrtement dirige par de redoutables manipulateurs. Le mythe du complot mondial ou mgacomplot a t fabriqu la fin du XVIIIme sicle et il sest enrichi depuis lors. Ce qui caractrise la vague complotiste observable depuis plus de trois dcennies, et qui a rcemment pris un